mardi 21 août 2007

Déportés d'Algérie

Le territoire de Nouvelle-Calédonie, découvert par Cook en 1850, était alors une possession française. C’était une île vierge habitée par des Kanaks et transformée en bagne du pacifique Sud pour accueillir les insurgés algériens et les communards français.Les moudjahidine algériens et leurs codétenus ont connu dans ce bagne les pires sévices et les pires humiliations de la part des autorités pénitentiaires de l’île. Les témoignages épistolaires de Louise Michel, alors déportée, et de ses camarades de la commune de Paris, ont décrit avec forte émotion le supplice et la nostalgie de ces cavaliers maghrébins fiers et libres, arrachés à leurs terres pour être jetés dans ces contrées inhospitalières, et dans le dernier cercle de cet enfer tropical. Quelques années passèrent, et malgré les mesures d’amnistie octroyées à tous les bagnards, les Algériens n’ont jamais pu obtenir l’autorisation de quitter l’île. Relégués et condamnés au désespoir de ne jamais revoir leur patrie, certains, comme cheikh Aziz, réussirent à s’enfuir en Australie et à regagner le Hedjaz. Les autres ont fini par mourir de maladie et de désespoir, non sans laisser une descendance qui vit jusqu’à ce jour dans l’île. Boumezrag, après trente ans de bagne et de relégation, a fini par obtenir le droit de revenir dans son pays en 1904.

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